patients trouvent justement du réconfort et du courage dans leur foi. Des études démontrent en effet que la religion joue un rôle important dans la vie des patients atteints de douleurs chroniques, tant en Europe (6) qu'aux Etats-Unis (7). Un constat confirmé par l'étude que nous avons menée en Flandre en collabora- tion avec la Vlaamse Pijnliga et `t Licht- puntje (8). Contrairement aux Etats-Unis, où l'assistance au culte et l'engagement vis-à-vis de l'Eglise restent très forts, les régions sécularisées telles que la Flandre assistent à une perte de terrain des as- pects organisationnels de la religion (9). Mais, bien que l'influence de la religion sur le quotidien des Flamands et l'assis- tance au culte aient fortement diminué, le pourcentage d'athées et de non- croyants ne connaît pas une croissance particulièrement marquée. Beaucoup continuent de croire en un Dieu, même si leur vision de «Dieu» n'est pas tou- jours claire (10). Les sociologues des répandue en Europe occidentale. Cette attitude consiste à encore privilégier la transcendance dans sa spiritualité (et donc croire qu'il y a autre chose que l'immanent) sans toutefois s'attacher à une Eglise ou à une tradition religieuse spécifique. La spiritualité est interprétée de manière personnelle mais toujours croyante. Dans ce contexte, les activités religieuses personnelles (prière ou médi- tation) s'avèrent plus importantes que les activités liées à l'Eglise (assistance au culte). Il ressort de la littérature que la prière en tant qu'activité religieuse personnelle est souvent citée comme un aspect impor- tant dans la gestion des événements ac- cablants et des agents stressants (11). Certains auteurs affirment même que le recours à la prière intervient principale- ment quand il s'agit de problèmes chro- niques graves, lorsque les mesures ou interventions antérieures ont échoué (12). Il semble que les patients se tournent vers la prière quand ils ont l'im- recours et que la situation paraît déses- pérée. Etant donné que la douleur chro- nique constitue une situation sévère et prolongée, à laquelle les traitements médicaux n'offrent pas souvent la solu- tion souhaitée, nous pouvons nous de- mander si la prière pourrait se révéler précieuse dans la gestion de la douleur. D'un point de vue théorique, nous pou- vons étudier le rôle de la religion (et plus particulièrement de la prière) dans la gestion de la douleur en partant de la théorie transactionnelle du stress et du coping (3). Ce modèle suppose que l'ac- coutumance à un agent stressant, par exemple une douleur chronique, est dé- terminée par les processus de coping (ajustement) mis en place par le patient après qu'il a été confronté à l'agent stres- sant. Il se concentre, d'une part, sur l'évaluation cognitive de l'agent stres- sant par le patient et, d'autre part, sur les stratégies de coping utilisées par le pa- tient après évaluation de la situation de stress. L'évaluation cognitive s'effectue |